Aller au contenu

Et si le nouveau chemin du bonheur se trouvait dans la réalisation de projets agricoles ? (article)

Et si le nouveau chemin du bonheur se trouvait dans la réalisation de projets agricoles ? Si nous nous donnions l’occasion de parler et d’échanger avec les personnes qui sont actives dans le secteur depuis longtemps, avec ceux qui s’y sont lancés plus récemment et ceux qui hésitent encore …

Un sujet d’actutalité

En 2021, la question de l’alimentation est omniprésente dans sa dimension écologique, économique et également sociale…

S’il est souvent question de l’accessibilité à une alimentation de qualité, l’accès aux moyens de production pour ceux qui aimeraient s’approprier la question de l’alimentation par le maillon de la production est moins souvent abordé. Manger mieux c’est possible si, notamment, on produit mieux…
Les agriculteurs sont la cible de beaucoup de questions, de pressions et d’exigences sur leur manière de faire, mais n’oublions pas que le secteur va également être confronté à un grand défi de renouvellement des forces vives.
C’est-à-dire ?
Plusieurs tendances fortes traversent le secteur et nous semblent intéressantes à documenter dans ces quelques lignes…

1. Une constante diminution du nombre de fermes et d’actifs agricoles

De 1980 à 2017, le pays a perdu 68% de ses exploitations : on passe de d’environ 114 000 à 36 000 exploitations en 2019 et en nombre de personnes actives on passe de 185 130 à 70 990 personnes .

Cette diminution a plusieurs conséquences : une concentration des terres avec des exploitations qui passent de 20,7 ha à 56,6 ha en moyenne et une augmentation de la taille moyenne des troupeaux de bovins de 40,5 en 1980 à 127,5 têtes en 2019.
La concentration des moyens de production pousse à la spécialisation des exploitations ce qui signifie généralement moins de diversification et plus d’équipement et de technologie pour pouvoir prendre en charge l’importante quantité de travail nécessaire sur de plus larges exploitations.
Ces exploitations de grande taille et pourvues de larges et conséquents équipements sont d’ingénieuses entreprises en amélioration et innovation continue, elles représentent cependant des entreprises très lourdes et difficiles à reprendre ou racheter…pouvant mettre en question leur durabilité.

2. 50% des agriculteurs partiront à la retraite dans les 15 prochaines années

En 2016, une enquête agricole wallonne mettait en évidence que sur 100 exploitants interrogés d’au moins 50 ans, seulement 21 avaient un repreneur identifié. Les exploitants de plus de 50 ans représentent pourtant 67% de la population agricole wallonne .
Sans perspective de reprise, il est donc utile de nous demander, qui, dans 15 ans, produira notre nourriture ?

Si un accompagnement à l’accès aux moyens de production n’est pas mis en place pour les jeunes agriculteurs et les NIMA (Les personnes Non Issues du Milieu Agricole), le paysage agricole pourrait s’en trouver fort modifié, laissant la place à un nombre réduit d’acteurs plus puissants.

En contradiction avec les éléments ci-dessus, il semble que ce soient les plus grandes exploitations qui trouvent repreneur. Cependant au-delà des chiffres, il serait bon de comprendre comment se déroulent ces reprises : est-ce qu’elles restent en famille, restent dans des modèles d’agriculture familiale ou évoluent vers des entreprises gérés par des groupes plus larges d’acteurs.

3. La part des actifs non issues du milieu agricole augmente

Parallèlement à ces tendances de concentration, spécialisation et diminution de la population agricoles, on voit l’émergence d’un intérêt nouveau pour les métiers de la terre, pour la prise en charge de la production par des personnes non issus du milieu agricole, les NIMA. Ces NIMA sont de plus en plus nombreux à frapper à la porte des initiatives accompagnant l’accès aux modes de production : ces nouveaux profils s’investissent dans la production, mais également dans la transformation, le stockage et s’inscrivent dans des démarches de recherche de produits rustiques, locaux et dans des dynamiques de circuits courts. Les volumes produits sont généralement réduits et l’acquisition des connaissances techniques et des références du secteur sont encore des freins au développement de leurs activités agricoles…On trouve donc un paysage agricole en changement au sein duquel différentes voies s’ouvrent avec certaines difficultés parfois, mais beaucoup de conviction et d’envie par ailleurs.

4. Les coopératives agricoles de producteurs sont en augmentation en Wallonie

Étant donné les difficultés auxquelles sont confrontées des acteurs agricoles, il semble de plus en plus pertinent d’avoir recours à des structures collectives ou coopératives afin de mutualiser les ressources et savoirs et faciliter autant que possible l’appréhension de la multiplicité des tâches et défis découverts dans le secteur (que ce soit dans le cadre d’une reprise d’activité ou dans un cadre de développement d’une nouvelle activité).
Les coopératives d’utilisation de matériel agricole (CUMA) par exemple permettent la mutualisation des ressources pour l’achat et l’utilisation des machines agricoles, très présentes en France, elles sont plus rares chez nous mais se développent progressivement. Plusieurs organismes existent et se développent aujourd’hui pour accompagner ces démarches d’organisation et permettent de ne pas se retrouver seul face à toutes ces questions

L’isolement et la solitude de l’activité agricole sont des défis et probables freins à l’installation, la création de dynamiques et de lien nous semble essentielle pour faciliter l’intégration et le développement de nouveaux modèles agricoles, c’est que l’on vous propose d’aborder le jeudi 26 août lors de la toute première soirée projet cherche associé.e édition agricole.

Publié dans